Le cri du goéland
Difficile de ne pas l'entendre, même quand on est sourdingue. Il est perçant.
Le soir, à la recherche de nourriture, les goélands omnivores se chamaillent les quelques miettes laissées par les touristes sur la plage. Ils arpentent le sable en remuant du croupion. Ca n'est pas sans me rappeler la démarche chaloupée de.... hum...non ! On a dit "pas de vacheries !"
On reconnait les "caïds", ceux qui font la loi sur leur bande de sable. Les plus jeunes observent les limites du territoire convoité. D'autres plus enhardis tentent une incursion en terrain occupé.
C'est alors que le cri strident et répété du goéland, agacé de voir son autorité contestée, résonne comme un sérieux avertissement avant la baston : "Nique ta mer !"
Course poursuite palmée, coups de becs, vol dans les plumes, décollage d'urgence, attaque aérienne.
Pendant ce temps-là, deux ou trois malins en profitent pour venir chaparder ce que le gros balèze comptait garder pour lui tout seul.
Les "grisards", jeunes goélands au plumage beige, marron, gris et blanc, ne perdent pas une miette de la scène. C'est en observant, qu'on apprend. Ils finiront par trouver quelque chose à s'envoyer dans le gosier.... et le gésier !
Je les regarde fouiller le sable des yeux et avec leur bec noir. Je veille à ce qu'ils ne ramassent pas un des innombrables mégots laissés avec d'autres détritus polluants. Je n'ai pas envie de les voir s'intoxiquer avec la clope au bec !
Le plumage juvénile deviendra blanc (plumage adulte) au bout de 3 ou 4 ans, après plusieurs mues. Le bec noir et les yeux changeront également de couleur.