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La vie, des objectifs
3 janvier 2011

Que se tram' t-il ?

Eh bien, rien ! Tout va pour le mieux du monde.

C'est juste inhabituel de se retrouver sur un quai et une rame désertés qui sont, en temps normal, bondés. Pendant les vacances scolaires, il n'y a pas un chat dans le tramway. Je ne m'en plains pas. C'est même plutôt agréable de pouvoir voyager assise pendant les trente minutes de trajet. Sans être tassée contre la paroi vitrée. Sans avoir un coude dans les côtes, une barre dans les reins, un sac à dos ou une crinière bouclée et sauvage dans la figure, les pieds écrabouillés sous des godasses taille 40++.

Autre aspect notable et appréciable : Il n'y a pas d'odeurs suspectes qui viennent soulever le coeur juste après le petit déj'. Parce que, désolée d'avoir à le dire mais force est de constater que la jeune génération semble fâchée avec le savon. Ca sent la choucroute sous les aisselles ! Faudrait leur dire à ces jeunes gens qu'il n'est pas nécessaire de puer pour paraître sportif dans leurs beaux survêt' siglés. A 7 heures du mat', ça fait plutôt négligé.

Il n'y a pas les relents de tabac froid non plus. Ni de shit. Pas encore. Il est trop tôt. Ce genre d'odeur envahit les rames en soirée... mêlée à celle des pieds qui ont mariné dans les bottes/baskets, à celle des haleines fétides suite à une digestion difficile du kebab/hamburger ingurgité à la pause de midi.

Il n'y a pas de portables qui sonnent toutes les 5 secondes. Pas de musique jouée à tue-tête, de rap s'échappant des écouteurs de MP3. Pas de conversations bruyantes, pas de ricanements, de piaillements, de cancans, de moqueries, de heurts, d'accrochages verbaux, d'insultes.

Il arrive qu'une dame bien mise, au look d'assistante de direction vienne s'asseoir à la place voisine et... empeste l'alcool. C'est triste mais hélas, beaucoup plus courant qu'on ne le croit. C'est là qu'on apprécie d'avoir une écharpe parfumée autour du cou, on la remonte discrètement sous le nez. A défaut on se tartine les lèvres de baume réparateur et on déborde un peu juste au niveau des narines.

On finit par s'accommoder. On s'adapte à cette faune. Car faut pas oublier qu'on en fait partie. Je ne l'évite plus comme auparavant. J'apprécie juste les moments plus calmes, hors périodes de pointe. J'ai choisi de commencer le travail plus tôt, de décaler mes horaires afin de ne pas être confrontée à la foule. J'entame ainsi ma journée avec un minimum de stress. Je suis convaincue que cela a un net retentissement sur ma productivité. Je ne suis pas énervée dès la première heure de boulot.

J'ai pendant des années fui les transports en commun. A la suite d'une agression en région parisienne, je ne pouvais plus les emprunter. Il m'a fallu longtemps pour maîtriser l'agoraphobie généralement couplée à la claustrophobie. Etrange peur panique de se retrouver dans de grands espaces vides tout comme dans des endroits restreints. Trouille phénoménale de ne pas être secourue en cas de problème dans un lieu désert tout comme celle de mourir asphyxiée ou écrabouillée par une foule dense. On se retrouve subitement dans l'impossibilité de fréquenter les centres commerciaux, d'aller au cinéma/concert, de monter dans un ascenseur, de randonner, de traverser la campagne. Le seul fait de devoir franchir le seuil de sa porte est insupportable. On ne sort qu'accompagné, avec une personne de confiance. On s'y accroche comme à une bouée. On fait des tours et des détours pour éviter certains lieux.

Et puis un jour, on décide de se faire violence. Parce que ça perturbe trop la vie professionnelle, personnelle. On s'arme de courage, on fait fi des vertiges, des palpitations, des sueurs froides, des tremblements, de la gorge serrée, de la boule au ventre, de la nausée, de cette impression de mort imminente. On commence par des petits trajets. On élargit petit à petit le périmètre. On apprend surtout à se détacher de son périmètre ombilical, à arrêter de craindre pour sa petite personne. On ferme son clapet, on arrête de geindre. On finit par gagner la bataille contre la peur irraisonnée... en se raisonnant. En admettant le côté absurde de la situation, en prenant conscience que d'avoir peur de tout, c'est avoir peur de la vie. J'ai décidé une bonne fois pour toutes, et sans l'aide de la pharmacopée, de la trouver belle et d'en profiter.

tram1

Je claque pas des dents...Pas d'frissons.

Même pas peur ! :-)    

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Commentaires
J
J'arrive à la bourre!!!! à Paris plutôt que de subir cela tous les jours je circulais en vélo dés que la météo n'était pas trop exécrable, et même après une journée de chantier c'est moins crevant que RER et Métro.<br /> Bizzz<br /> JMB
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J
même pas besoin , ma robe verte suffit ...<br /> je veux une formation de formateurs aussi , mais y'a plus de sous qu'ils m'ont dit au G....A <br /> <br /> <br /> ça génère beaucoup d'émotions mes formations , il faut être solide en tout cas ...
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K
Antiblues : au contraire, cher formateur ! Vas y, exprime-toi ! Je pense que ça m'intéresserait au plus haut point. Malheureusement, je n'ai droit qu'à très peu de formations... contrairement à ce qui est préconisé en haut lieu, m'enfin ! <br /> "Vaincu tes stagiaires" était une expression humoristique de ma part. J'imaginais Jeanne vêtue (si on peut dire ainsi) comme un gladiateur dans l'arène.
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A
"Vaincu les stagiaires" voilà une expression qui me fait réagir !!<br /> Faut-il les "vaincre" ou les "faire gagner" en ayant vaincu sa propre peur ?<br /> Mais je suis en plein dans mon travail de pédagogue formateur là ... Ce n'est pas le lieu, ni le moment !! :)
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K
Jeanne : tu comprends mieux que quiconque pourquoi je dis que ce séjour en Afrique avait une connotation autre que celle d'un simple voyage. J'en suis sortie heureuse, grandie, plus forte. <br /> C'est drôle que nous ayons eu, Elisabeth, toi et moi abordé le thème de la peur et de l'insécurité, le même jour sans nous concerter.<br /> Et toi, tu as vaincu tes stagiaires ? ;-) <br /> Gros bisous
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