Jeter l'encre
Essuyer une tempête mais ne pas chavirer. En gardant le cap, en tenant bon la barre contre vents et marées. Choisir d'arrêter de naviguer pendant quelque temps. Parce que tout semble n'être que chant des sirènes. Qui donne le vertige, attire vers l'abîme et les écueils, file la nausée. Pour que cesse cette désagréable sensation de tanguer, d'être balloté de tribord à babord. Apprécier de ne plus avoir mal au coeur, de ne plus entendre les cris lancinants des mouettes rieuses. S'abriter dans la rade, en eaux calmes. Filer sur l'eau, sans faire de vagues, jusqu'a atteindre le rivage et s'amarrer au port. Et là, sans regret, jeter l'ancre l'encre par dessus bord. Pour mieux repartir plus tard vers d'autres aventures, à la rencontre d'autres personnes. Une traversée en solitaire propice à l'introspection, est parfois salutaire. C'est là qu'on écrit le plus et le mieux sur son carnet de bord, confident et compagnon de voyage intérieur.