Instant Thé
Vous ne trouverez, chez moi, ni cafetière, ni percolateur. Vous pourrez fouiller tous les placards, vous n'y trouverez aucune trace de café. Pas même une petite capsule de démonstration égarée.
Il y a deux choses que l'Homme de la maison ne supporte pas : la vue d'un Roquefort et l'odeur du café. Pas même dans un gâteau, c'est pour dire ! Exit donc les petits mokas au dessert !
Ca ne me dérange pas puisque, de toute façon, au café je préfère le thé. Tous les thés. Verts, noirs, rouges, blancs, en poudre, aromatisés, forts ou non en tannins. J'en suis accro comme au chocolat... NOIR ! Ce sont mes deux petits plaisirs gustatifs de la journée.
Je stocke dans ma cuisine des thés de toutes sortes, de toutes origines. Ils viennent du Japon, de Chine, d'Inde, du Népal, de Ceylan, du Laos, du Vietnam... Je connais leur arôme comme un sommelier celui des vins, des meilleurs crus.
Pas question de boire le thé, n'importe comment. Tout comme les japonais ont leur cérémonial avec le thé matcha, les anglais celui de five o'clock, j'ai le mien.
Je choisis le thé en fonction du moment. Tout dépend si je le déguste seule au calme ou si je le partage en agréable compagnie. Le soir, j'évite les thés trop corsés pour ne pas provoquer l'insomnie. Souvent, je partage un thé vert léger et aromatisé avec l'Homme qui sucre avec un peu de miel. Je ne sucre jamais mon thé, même pas le plus âpre.
Nous sommes plusieurs collègues à apprécier le goût du thé. Nous faisons souvent des achats groupés. Survivor, l'ami et ancien collègue de l'Homme, (je l'ai surnommé ainsi en raison de son courage et sa résistance après avoir subi l'ablation d'un rein puis d'un poumon, mangés tous deux par le crabe) boit du thé pour les propriétés antioxydantes de cette boisson et sur recommandation des médecins cancérologues. Je lui ai fait la surprise de lui envoyer un colis de paquets de thés variés et peu connus. Il était ravi de cette dévouverte.
J'avais joint à l'envoi du lapacho, du tridosha, du maté et du ayur neem tchai à boire en infusion. J'en consomme de temps en temps, au gré de mes humeurs et de celles douloureuses de mon organisme.
Quand je souffre de maux d'estomac, souvent par contrariété, je me prépare une infusion de rooïbos importé d'Afrique du Sud. C'est aussi efficace qu'une pastille R***** ou un gel de Ma**** .
Quelquefois, je sors le grand jeu : Le plateau en argent sur lequel on déposait le courrier au château, la petite serviette brodée avec laquelle on essuie délicatement la commissure des lèvres, la pince infusette, la coupelle de porcelaine blanche siglée. Et je savoure mon breuvage avec le petit doigt levé comme un ....envahisseur anglais. Yes, my Dear ! Oui, mon colon !
C'est mon luxe, ma thé...rapie.