Friend's cancans
Pour illustrer ce billet traitant du commérage, j'ai choisi un tableau de Marie Godest, artiste peintre du Morbihan dont j'aime le travail. Allez visiter sa galerie virtuelle ! Je pense que Mahie aimera la promenade dans son atelier. J'y rêvasse souvent, m'attardant sur une toile... que je verrais bien dans mon décor. Un jour, je le sais, je franchirai le pas. Après l'expression de mes compliments... je passerai commande. C'est écrit, comme réglé d'avance.
Les Commères
Je me suis souvenue aussi d'un 33 tours de Daniel Guichard que l'on m'avait offert pour mes 13 ans. J'aimais écouter une chanson, peu connue de l'album. Elle me parlait de ce que j'avais remarqué... du travers que bon nombre de personnes entretenait par des allusions, des chuchotements fielleux et autres messes basses pas très catholiques.... suivis quelquefois de grands éclats de rire beaucoup moins discrets.
La fin de la chanson me laissait toujours songeuse. Un brin méfiante et amusée à la fois... Très lucide face à la nature humaine. Au fil des années, des mésaventures n'ont fait que renforcer mon opinion face à ce passe-temps particulier....et pas que féminin ! Encore aujourd'hui, je le constate amèrement ... ici et là. Je ne dis rien, j'observe, j'écoute...Je me montre ensuite plus méfiante vis-à vis de certaines personnes. Je reprends mes distances. Je ferme les vannes des confidences. Pour tarir la source des rumeurs.
J'habite aussi cette maison
J'n'y suis pour rien mais c'est comme ça
Mais maintenant, j'ai des soupçons
Sur ce qu'on vous dira de moi
Le bonheur de vivre en commun
C'est de critiquer ses voisins
C'est pas grand chose, c'est presque rien
Mais bon Dieu qu'ça fait du bien !
J'aime bien également ce poème provençal de Vette de Fonclare que j'ai découvert en me promenant sur la Toile :
A Lambesc, un lieu se visite :
C’est le fameux Banc des Commères
Où – c’était devenu un rite !
Se réunissaient trois grand’mères
Qui galégeaient jusqu’à pas d’heure !
Elles riaient et sans ambages
Chacune y allait de bon coeur
A cancaner sur le village :
Et patati et patata,
Fou-rire et grands cris amusés,
Presque chahut et brouhaha,
Avec leur accent qui chantait !
Les voisins étaient excédés
Car très tôt dès le lendemain
Il leur fallait bien se lever
Malgré ce bruit et ce tintouin
Juste en dessous de leurs croisées…
Jusqu’au jour où un irascible
A la patience limitée
Sentit sauter tous ses fusibles.
Il rumina longtemps son coup,
Fourbissant longuement ses armes :
Les mamies, aux quatre cent coups,
Comparurent … chez les gendarmes !
Ma mère était extrêmement moqueuse. Je ne supportais plus de l'entendre médire et ricaner. Un jour, je lui en ai fait le reproche. La sentence est alors immédiatement tombée... sur moi. Elle s'est mise à me railler à propos de ma physionomie, de mes manies, de mes petits copains. Tout était prétexte à se moquer. J'ai encaissé sans mot dire jusqu'au jour où j'ai trouvé la parade. J'ai appris à rire de mes défauts, à pratiquer l'autodérision. Bien sûr, je ne suis pas parfaite ni différente des autres. Il m'arrive également de critiquer, de me moquer. De présenter mes excuses aussi pour être allée parfois trop loin, de culpabiliser d'avoir pu blesser. Il y a une règle de conduite à laquelle je tiens... Il est toujours bon de commencer par balayer devant sa porte.