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La vie, des objectifs
16 novembre 2010

Liens étroits et solides

Bien avant que TatyDany écrive ces lignes en commentaire...

"J'ai vu dernièrememt un documentaire sur les éléphants; étonnant et émouvant. Et puisque c'est le temps des cimetières, voici. Une maman éléphant essaie en vain de ranimer son petit éléphanteau. Elle le tire par une patte, puis l'autre, par la trompe, le soulève à trompe(bras)-le-corps, le repose, recommence tandis que le troupeau s'éloigne. Elle ne se résigne pas à abandonner son petit, mort, hélas. A un certain moment, le chef du troupeau la jugeant en danger, parce qu'isolée, lui envoie un jeune mâle pour la faire revenir. Elle comprend que son petit est mort, qu'il n'y a plus rien à faire, qu'elle doit faire son deuil et reprendre sa vie sociale au sein de la horde. Elle suit, consentante, résignée."

J'envisageais de vous parler de cette société matriarcale dans laquelle vivent les éléphants et où règne une grande solidarité.

Les mâles sont connus pour leur tempérament indépendant et ont tendance à vivre en solitaire, en dehors des groupes composés de femelles et de jeunes. Chaque troupeau compte une dizaine d'éléphantes et de jeunes éléphanteaux. A leur maturité sexuelle (12 ans environ), les jeunes mâles quittent le troupeau. Il n'y a pas de chef. C'est une femelle qui dirige chaque groupe. On l'appelle "la matriarche". Elle est souvent âgée d'une cinquantaine d'années. On la reconnait aisément, c'est la plus imposante. C'est la plus âgée, la plus influente. Elle joue un rôle prépondérant dans le groupe. Quand celui-ci se trouve confronté à un danger, elle se fait menaçante et peut aller jusqu'à charger.

Chaque éléphanteau est un véritable enfant gâté par toute la troupe de femelles. Malgré toutes les précautions prises pour protéger les très jeunes éléphants, la mortalité est importante.

Dans Amboseli, nous avons assisté à une scène particulièrement émouvante, à quelques mètres de notre véhicule. Une femelle tentait de remettre debout un éléphanteau de quelques semaines, épuisé sans doute d'une longue marche. Tout le groupe est venu immédiatement auprès du petit en difficulté afin de le protéger d'un éventuel prédateur ainsi que des rayons du soleil en lui faisant de l'ombre.

J'ai surpris notre chauffeur-guide Daniel murmurer la prière que chacun de nous faisait intérieurement devant la scène tragique : "Lève-toi petit ! Lève-toi !"

La matriarche s'est approchée à son tour. Au bout de longues minutes, l'une des femelles est parvenue à redresser l'éléphanteau avec sa patte et sa trompe. Celui-ci se tenait certes sur ses pattes, mais pour combien de temps ? Aurait-il la force d'atteindre l'étendue d'eau pour se réhydrater ? Nous en doutions en voyant son petit corps trembler, vaciller. Nous sommes partis à regret, laissant la solidarité des éléphantes faire le nécessaire pour sauver le petit mal en point. Mais dans nos têtes résonnait une autre prière "Bats-toi ! Reste en vie !"

Nous en avons reparlé le soir entre nous au lodge, encore bouleversés par ce que nous avions vu. Nous avons choisi de croire en la bonne issue de cette scène de la savane. Nous étions, en tous les cas, conscients d'être riches d'une merveilleuse leçon de vie, de solidarité... dont les Hommes feraient bien de s'inspirer.

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Et moi, ce soir, en mettant ces photos en ligne, j'ai pleuré comme une madeleine... submergée par l'émotion de ce souvenir. Devant le symbole et la valeur de ces liens étroits et solides. Qu'ils soient familiaux, amicaux ou autres...

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Commentaires
C
En regardant tes photos, je me suis rappelé un roman de Barbara Gowdy, "Un lieu sûr", où les éléphants ont la parole.<br /> <br /> http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/un-lieu-sur
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K
Nelle : bah il y en a que ça ne touche pas. Tout le monde n'a pas le même degré de sensibilité et ne pas forcément s'émouvoir. D'autres choses vont les toucher qui ne nous atteindront pas autant. Ca ne se commande pas. Ca ne se discute pas.
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N
J'ai vu l'autre jour une photo d'un éléphanteau attrapé par un crocodile et qui Dieu merci a été sauvé par la troupe qui est venue à la rescousse. C'est vrai qu'on ne reste pas insensibles face à de telles photos.
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K
Cigale : La mortalité est importante, c'est ainsi. Nous regardons ça avec tristesse, alors que ça fait partie de la vie animale là bas. Un petit zèbre meurt sous les crocs d'une lionne .... pour alimenter des lionceaux qui meurent de faim sans cette proie ou qui sont eux mêmes dévorés par des hyènes.... etc. C'est la chaine alimentaire, le cycle de la vie où il n'y a pas de place pour les faibles et malades. <br /> Je doute que l'éléphanteau s'en soit sorti, il était vraiment très mal en point. Tant mieux, si l'histoire s'est mieux terminée que mon sombre pronostic.
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K
JMB : J'observe également les gens. Je les cotoie aussi, je ne suis pas une sauvage. Parmi eux, j'y ai des amis :-)<br /> Mais j'ai un contentieux avec les mères-poules et leurs enfants-dieux. C'est un sujet qui me hérisse le poil et j'évite de l'aborder. <br /> Les animaux me font moins ch*** avec leur progéniture !<br /> <br /> TatyDany : ah mais c'est sérieux la tisane de bouse. Papouf en connait la recette et les vertus. <br /> Moi aussi, je ne fais que relater ce que j'ai vu. Parfois avec plus d'émotion en fonction des souvenirs que j'ai de telle ou autre scène à laquelle nous avons assisté. Ce voyage compte et a beaucoup compté pour moi. Pour plusieurs raisons que je n'exposerai pas ici, elles me sont personnelles. Je l'ai vécu autrement qu'un voyage.<br /> Il est vrai que depuis mon retour, je consacre mon blog à celui-ci et je parle beaucoup des animaux. C'est mon choix. Ca peut être gavant pour certains, pas pour d'autres. Il ne faut pas en conclure trop hâtivement que je me détourne des personnes. Je suis quelqu'un de très sociable et trop passionnée par les relations humaines pour m'en désintéresser. Tout comme je ne suis pas du style à infantiliser un animal pour en faire un substitut d'enfant. Simplement, là je parle à chaud de ce que j'ai vécu (je n'ai pris aucune note, j'écris tout de mémoire !) et je le fais partager à qui le souhaite.
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