L'accroc
Sa première réaction fut celle de me rassurer.
- Ne t'inquiète pas ! Il n'y a rien de grave du tout.
J'ai tout de suite compris qu'il était arrivé quelque chose. Grâce à l'attitude de mon mari qui sait relativiser et me préserver, il n'y a pas de place pour la panique, ni les excès. J'ai réagi en conséquence, avec calme. Par mimétisme.
Un peu plus tard, en voyant l'accroc, j'ai même pensé avec humour que les dégâts étaient anodins par rapport à l'émasculation à laquelle avait réchappé mon mari sur son fidèle destrier mécanique. L'accident paraissait soudain plus bête que méchant.
L'homme à la moto et sans aigle dans le dos ne présente qu'une ecchymose au tibia, sans gravité. Il est résistant le gars. Le gros cube a des petites rayures sur le carénage et une cabosse à l'un des pots d'échappement. Elle est solide la bécane. Le jean tout neuf est irrécupérable. C'est con, il était bien ce jean stretch. Il lui faisait un beau cul. J'ai bien proposé d'y coudre une pièce en forme de tête de Mickey pour colmater la déchirure mais mon idée a été rejetée par le propriétaire du pantalon. Depuis ma récente blessure au bras avec une aiguille rouillée qui a nécessité un traitement antitétanique (je n'étais pas vaccinée correctement), il est effectivement préférable que je ne me lance pas dans des travaux de couture risquant de se terminer en acupuncture vaudou. Tout bien réfléchi, je me demande quand même si ce n'est pas Mickey la cause première de ce refus catégorique. Bref, la vie continue et c'est bien là le principal. Dans la bonne humeur, malgré d'autres tracas.
Amis motards, prenez garde aux griffes d'une panthère, à la corne d'un taureau, à la défense d'un sanglier que vous croiseriez sur votre route ! Evitez surtout la béquille qui vient vous caresser dangereusement la cuisse lors d'une chute !
La vie est jalonnée d'embûches. Si bien que personne n'est épargné par les accrocs. A présent, je raccommode les miens, petits et plus gros, ainsi que ceux de mes proches. C'est déja bien assez. Ce qui ne veut pas dire que je n'éprouve aucune compassion pour les autres. J'ai tout simplement appris à mes dépens qu'il est bon de s'occuper de ses affaires en priorité et de ne pas s'immiscer dans celles d'autrui en pensant bien agir. Les panthères, taureaux et autres sangliers seront ainsi bien gardés !
Et comme le dirait Mahie en fin de billet : Portez-vous bien !