A deux mains
Comme on prend son courage pour continuer, ne pas s'effondrer dans la sinistrose. Chacun a son propre rythme pour faire un deuil, son seuil de tolérance face à la douleur tant physique que morale. Certains embrayent plus vite sur les lendemains. Ça ne signifie pas qu'ils sont insensibles, froids et distants.
Comme on tient une pancarte vindicative avec le slogan qu'on a choisi. L'amie Afifa avait choisi "Je suis Charlie et musulmane". Mon frère et moi, nous arborions un "Liberté Egalité Charlie" sur notre veste. Mon mari, libre dans sa tête, a participé à la marche sans autre marque de revendication que sa carrure imposante dans le cortège. Chacun ayant sa propre liberté d'expression.
Comme on brandit un crayon. Quand on est ambidextre, on peut écrire doublement ce que l'on veut. Si l'une des mains est défaillante, l'autre prend le relais.
Comme on applaudit la fin d'une allocution, d'un hommage.
Comme on se prend la tête pour pleurer en silence, réfléchir sur un cas épineux, méditer sur des erreurs.
Comme on pianote sur un clavier pour rédiger une note que l'on voudrait légère.
Mon frère et moi, nous avons fait le pourcentage de ce que représentaient 4 millions de personnes sur une population de 66 millions. C'est pas si énorme que ça n'y parait avant calcul. Nous avons regretté que dans "la capitale du monde" d'un jour, on ait un peu oublié de regarder et de parler de ce qui se passait dans le "reste du monde". L'Afrique, il semblerait qu'on s'en fiche pas mal. Et pourtant, 16 villages détruits et 2000 morts au Nigeria durant ces derniers jours, c'est un massacre qui devrait mobiliser la communauté internationale. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres atrocités contre lesquelles on ne lève pas même le petit doigt.
Aujourd'hui, on sent déjà des fêlures bien prévisibles dans la toute belle union nationale. Mais j'irai débattre de politique et de sociologie ailleurs, dans des espaces qui y sont essentiellement consacrés, nettement plus appropriés.
Ce blog reprend sa fonction de galerie de photos. Au gré de mes envies, de mes voyages, de mes rencontres.
A demain.
A deux mains....
Comme on tient fermement un appareil photo pour éviter le flou.