Cadeau d'avent...heure
Le choix m'était offert. J'avais la liberté de pointer mon doigt sur n'importe quel point de la mappemonde.
Ce sera à la fois ton cadeau de Noël et d'anniversaire, avait dit mon amoureux. Mon doudou.
D'emblée, je me suis orientée vers une destination ensoleillée. Qui ne soit pas listée dans les 44 pays désormais à éviter. L'envie était grande de retourner dans les îles seychelloises et ses eaux turquoise. C'est en lisant "Gwada" chez Nadya que j'ai vu se profiler d'autres îles. Je ne les connaissais pas encore et rien que l'évocation de la mer des Caraïbes me laissait rêveuse.
Le spectre de la dengue et du chikungunya était cependant un frein. Nadya avait eu cette même appréhension des moustiques et de voir, par la suite, ses vacances américaines gâchées. Comparé au problème de santé qui m'était diagnostiqué fin novembre, ça m'a paru subitement surmontable avec des mesures strictes de prévention. Le frein a lâché, laissant la roue libre à mes envies. De retour aujourd'hui d'un court séjour dans les Antilles, je ne regrette en rien cette pulsion qui m'a conduite là-bas. Et toutes les routes ne mènent-elles pas au rhum ?
Je reviens, en plein hiver (qui, lui, mène au rhume), la tête pleine de souvenirs bigarrés, de joyeuses anecdotes mêlées à des aléas dont on finit par rire après coup.
Des vols d'avion retardés, des contrôles de sécurité laborieux, une météo qui n'est pas de saison, un séisme d'une magnitude de 5,6 sur l'échelle de Richter n'ont pas assombri pour autant la jolie parenthèse tropicale.
Le séjour de Nadya était avant tout d'ordre familial. C'est pourquoi le récit du mien paraîtra complètement différent. J'avais rendez-vous avec la nature. Je suis partie à la rencontre de la faune et de la flore. Mon regard s'est attardé sur un décor encore sauvage et épargné par le béton de Grande-Terre où je n'ai passé qu'une seule journée. J'ai préféré la vieille dame avec son dôme de lave hérissé d'aiguilles, les hectares de culture de café, de canne à sucre, d'ananas et de bananes. Les petites plages discrètes et les "lolos" fréquentés par les autochtones. Aidée par deux bâtons de marche, j'ai traîné mes godillots de rando dans les traces boueuses et pentues. Dégoulinant de sueur, souvent à bout de souffle sous la chaleur humide.
J'ai pris des bateaux pour atteindre des îles, entrer au coeur de la mangrove, remonter la rivière Moustique, aller jusqu'à la barrière de corail longue de 25 kilomètres.
J'ai aimé les sourires et les rires provoqués par mes phrases prononcées en créole. J'ai apprécié le tutoiement qui a suivi, signe d'amitié. Les cadeaux inattendus que j'ai reçus et ramenés comme des pépites précieuses.
J'ai eu quelques frissons au contact de personnes sous emprise d'alcool et de drogue, dont certaines en possession de machettes. Contre toute attente....pa ni pwoblem.
Je ne compte plus toutes les fois où nous avons cru notre dernière heure arrivée sur les routes, face à des fous du volant. Pour éviter un choc frontal, un passage dans le fossé a tout de même été nécessaire du côté de.....la bien nommée "Bouillante"
Au fur et à mesure du tri et de la publication de mes photos, je ferai le récit de quelques aventures davantage rigolotes qu'ennuyeuses.
En attendant, je vous souhaite de passer un bon Noël. Avec ce sourire timide d'une belle rencontre. Spontanée, en toute simplicité.
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