Tintin, mon frangin marin
Il a souvent pris la mer, sillonné les océans. Des miles nous ont éloignés durant de nombreuses années puis on s'est retrouvés avec de grands smiles. Après une bouteille jetée à la mer, un signal de détresse, un naufrage de trop. Sans hésitation, je lui ai lancé une bouée à laquelle nous nous sommes au final raccrochés tous les deux. Celui qui avait largué les amarres a fini par lâcher la barre. Mais pas pour mener une vie de pantouflard. Il y a dans sa vie des cyclones, tempêtes et vents violents. Le briscard ne perd pas pied pour autant, il l'a gardé marin. Gonflé d'orgueil comme une voile dans le vent, il défie la houle, le mauvais temps et les méchants creux des vagues. Il a la coque dure mais n'est pas insubmersible. Sobre dans ses émotions, il ne tangue pas sur des flots de paroles. J'ai des nouvelles au gré de ses escales amoureuses ou selon les évènements climatiques de sa navigation en solitaire. Beaucoup de photos, quelques mots. Quelquefois un je t'aime remonté des profondeurs comme un trésor de pirate.
Sur le quai, je le regarde s'engager dans une nouvelle aventure qu'il m'annonce avec cette photo prise sur la côte atlantique. J'ai beau savoir qu'aujourd'hui il a acquis de l'expérience pour éviter les écueils, j'ai néanmoins cette appréhension de le voir succomber au chant des sirènes et de le retrouver à nouveau sans port d'attache. A la dérive. En dehors du chenal balisé, ignorant les signaux du phare en bout de jetée où se brisent les vagues et bien des rêves.
Vogue petit frère, mais pas la galère !