La tintaine bien sonnée
La méthode languedocienne est l'une des cinq variantes de joute nautique.
Une des deux barques, dite « la bleue », est propulsée ici par huit rameurs (ils peuvent être dix) et guidée par un barreur, le "timonier patron" (avec la casquette bleue).
Les compétiteurs appelés "jouteurs" sont positionnés sur une plate-forme se situant à près de trois mètres de l'eau, à l'extrémité de chaque barque. Cette plate-forme porte le nom de tintaine. Sur la partie basse de la tintaine, se tiennent les jouteurs des prochaines joutes.
Une tenue blanche est obligatoire pour tous jouteurs, ainsi que le port des chaussettes (blanches).
Le jouteur porte un lourd pavois (bouclier) de 70 cm de haut pour 40 cm de largeur et une lance de 2,80 m de l'autre main.
Les rameurs ont droit à deux musiciens embarqués, un haubois traditionnel du languedoc et un tambour (appelé tambornet), assis à la proue de chaque barque. Ils donnent la cadence aux rameurs.
Deux rameurs de la barque, dite "la rouge"
"Le bel hautbois dormant"
"Les biscottos en force"
Les deux barques se font face, propulsées l'une vers l'autre, jusqu'à l'impact final.
Au moment de l'assaut, les deux bateaux se frôlent par la droite pour permettre aux jouteurs de réaliser "la passe". Muni de sa lance et du pavois, le jouteur a pour objectif de faire tomber son adversaire à la baille.
Un jouteur en position est en fente-avant. Il n'y a pas de position de grand écart en joutes languedociennes. C'est une joute en force.
Le vainqueur est celui qui reste en place sur la tintaine après la passe.
Les joutes sont un sport individuel. Un participant n'est aucunement attaché à une couleur (bleu ou rouge) et peut très bien être amené à devoir concourir contre un membre de sa propre société (club), et à changer de barque si les deux challengers se trouvent sur la même. Le palmarès et l'honneur revient au jouteur en personne. Le jouteur cumule des points au cours de la saison.
Au fait, savez-vous pourquoi les barques sont rouges et bleues ?
Au XVIII siècle, les tournois opposaient les célibataires des différents quartiers aux hommes mariés de la cité royale. La couleur des habits, des lances et des barques des jeunes était le bleu, alors que les hommes mariés étaient voués au rouge...
On a conservé ces couleurs, même si ne n'opposent plus célibataires et hommes mariés.