- Tu restes après ? - Non, je suis en voiture. -
- Tu restes après ?
- Non, je suis en voiture.
- .....
Le visage de mon interlocutrice est suffisamment expressif pour que je m'aperçoive aussitôt que j'ai encore compris de travers. Ses sourcils prennent l'allure d'accents circonflexes, les sillons du front se creusent davantage, la bouche se fige dans la forme d'un Oh, les yeux me regardent fixement sans ciller. La personne repose la question en haussant la voix et en se penchant vers mon oreille gauche.
D'ordinaire, j'aurais bien ri d'avoir cru entendre "Tu rentres à pied ?" Mais dans le contexte actuel, je me suis mise à pleurer. En voyant la personne décontenancée et peinée de la situation que je traverse, j'ai chialé de plus belle.
L'anecdote date de plusieurs jours. Depuis, mes yeux sont en crue. Mon courage tant salué jusqu'alors ne fait plus barrage dans l'épreuve. Il n'y a plus aucune retenue. Les digues ont lâché. C'est un raz-de-marée à la hauteur d'un ras-le-bol total.