Chaque jour, un feu d'artifice
Ce n'est pas parce que l'on n'est pas au meilleur de sa forme physique qu'on ne peut pas se faire belle. Au contraire, prendre soin de soi contribue à garder le moral, à se sentir bien. C'est une question d'estime de soi. Ca évite la chute vers le laisser-aller, premier palier avant les profondeurs de la dépression. Dans les centres anti-cancer, on a compris l'importance de l'image qu'on soigne autant que la maladie.
Ce n'est pas parce que l'on est marié depuis plus de dix ans qu'il n'est plus nécessaire de plaire. Au contraire, entretenir le jeu de séduction contribue à sauvegarder le couple de la routine, voire de la rupture que l'on croyait impossible. Trop sûr que l'on était que tout est acquis. Personne n'a de titre de propriété sur autrui. Encore moins sur sa liberté et son envie d'aller papillonner.
Ce n'est pas parce que l'on n'est plus une fleur de première fraîcheur qu'il faut laisser envahir son jardin de friches et de ronces. Sans se barbouiller ni tartiner de crèmes miracles vantées par des charlatans de ligne cosmétique, ni avoir recours au bistouri de quelques cupides chirurgiens de l'esthétique. Il y a des cheveux poivre et sel, des rides qui sont bien portés parce qu'assumés autrement que dans la symbolique du temps qui passe. Ce n'est pas laid de vieillir, c'est la façon de le faire parfois qu'il l'est.
Je pourrais citer bien d'autres exemples.
Chaque jour devrait être un feu d'artifice. Mais pas un jeu d'artifices. Car si l'on ne prend pas plaisir à le faire, ça se voit, ça se ressent et ça a l'effet inverse de celui escompté. Ca sent la tricherie, pas le bien-être authentique. C'est comme de la crasse qu'on a balayée et planquée sous un tapis soyeux. Ma grand-mère appellait ça "faire le chemin de la messe".
Un feu d'artifice se regarde avec des yeux émerveillés, des "oh" et des "ah" d'extase. Le bouquet final n'est-il pas l'apothéose d'une nuit magique, tel un orgasme ? Un jeu d'artifices s'apparente davantage à un lancer de pétards mouillés, engendrant "des ho ! et des bah" sur l'échelle du plaisir.
Je suis coquette depuis toute petite, et j'aime ça. Les hommes qui ont partagé ma vie n'ont jamais eu à s'en plaindre.... si l'on excepte leur légère grogne devant la place exiguë réservée à leurs affaires dans les placards.