Los gitanos
C'est à Grenade que nous avons rencontré le plus le peuple gitan.
Sous un soleil de plomb (alors que la veille, il a plu toute la journée) nous avons gravi les ruelles de l'Albaicin avant d'attaquer la grimpette vers Sacromonte, le quartier gitan . Celui des cuevas, habitations troglodytiques qu'habitent toujours des familles. Le linge est étendu et sèche dans les rues escarpées de la colline aride et crayeuse.
Les murs blancs sont aveuglants sous le soleil. La terre y est aride et la végétation se limite aux cactus et agaves. C'est dans ce barrio gitano que l'on trouve également les boîtes de flamenco et de zambra. Par les fenêtres ouvertes s'échappent la mélodie des guitares accompagnée parfois de chants.
Les voix qui s'élèvent semblent toujours exprimer la colère, l'énervement. Toute conversation prend ici des allures d'âpres discussions. C'est une manière particulière de s'exprimer qui nous parait agressive tant à l'oreille que visuellement. Le langage est rude aussi bien dans la bouche des hommes que des femmes. Il est ponctué de quelques injures.
Les touristes sont peu nombreux à grimper cette colline à pied. Ils sont tous agglutinés sur la colline d'en face où s'érige l'énorme forteresse de l'Alhambra.
Mirador de San Nicolas - Quartier de l'Albaicin
J'ai bien volontiers donné "la pièce" à ce chanteur pour le remercier de s'être laissé mitrailler.
On est plongé dans l'ambiance dès les premiers mètres franchis dans le quartier de Sacromonte. C'est écrit et peint partout sur les murs :
J'ignore après qui elle en avait mais elle était en colère. Il y a des gros mots (ceux qu'on retient bizarrement très bien quand on apprend une langue étrangère) qui ne trompent pas. Du coup, je me suis abstenue d'aller lui demander l'autorisation de la photographier. Je l'ai prise de dos.... et de loin !
J'entendais de la musique. En levant et tournant la tête comme une parabole d'espionnage dotée d'un capteur sonore , j'ai repéré d'où elle provenait. J'ai photographié à la volée, au-dessus du muret de la maison. Pas aussi discrètement que je l'aurais souhaité, si l'on en croit le regard tourné vers mon objectif.