Mieux vaut filer la laine...
... qu'un mauvais coton.
J'ai rencontré le week-end dernier une femme passionnée par le filage de la laine.
J'ai reconnu le rouet avec lequel je jouais chez mon arrière-grand-mère. Cette dernière ne l'utilisait plus guère. De temps en temps, elle mettait à contribution mes petits bras pour l'aider à faire ses écheveaux que, d'habitude, elle formait sur le dos d'une chaise. Ca me distrayait.
Je me souviens de l'odeur particulière de la laine. De son toucher à la fois rêche et doux. Lorsque j'avais un mal de gorge, point de sirop ni de suppo ! Mon aieule confectionnait une sorte de minerve avec la toison fraichement tondue encore pleine de suint. Ca tenait le cou bien au chaud, c'était un peu gras, ça sentait fort mais le résultat était spectaculaire. Une médecine douce sans substances chimiques pharmaceutiques.
Ci-dessus, la fameuse quenouille où l'on stocke les fibres pas encore filées.
J'ai appris que le cardage était dérivé du mot "chardon", la plante hérissée de piquants. Autrefois, on frottait les toisons avec des bouquets de chardons pour obtenir une laine plus souple et propre. Les premières "cardeuses" industrielles étaient équipées de chardons.
L'axe du grand rouet est bien mal en point. Le bois est vermoulu et fendu.
Les doigts encore très agiles de Christiane qui filent la laine au fuseau.
Et c'est ainsi qu'une fois la laine obtenue et mise en pelote, Mathilde peut tricoter des cache-épaules et des mitaines !