La Chaussée
La légende dit qu'elle est due à Finn McCool, un géant irlandais qui voulait aller en Ecosse à pied sec pour défier le géant Benandonner. Lequel aurait détruit la chaussée, d'où le niveau inégal "en escaliers".
Le coté cartésien des scientifiques attribue la formation de ces colonnes au brusque refroidissement de coulées de roches éruptives.
Toujours est-il que l'effet est spectaculaire. On dirait que les colonnes sont bien ajustées, comme assemblées entre elles pour former des escaliers pavés.
Les photos ont été prises le soir alors que la lumière déclinait. D'où le côté "surexposé" pour compenser le manque de lumière naturelle.
Maintenant mon double coup de gueule que j'ai poussé aussi sur le terrain à l'attention de mes chers compatriotes !
Chapitre I
La navette déverse un flot de retraités (hors période de vacances scolaires, c'est "couples sans enfant ou retraités" ) français (on les reconnait bien, ils beuglent) en goguette. Quand soudain... un rouspétage se fait entendre par dessus leur caquetage :
- Oooooooh ! Mais ils pourraient signaler qu'y a des butées. C'est un coup à se casser quelque chose !
Je me retourne et je vois une dame élégante aux cheveux blancs soutenue par ses copains de voyage tout aussi chenus qu'elle qui lui ont évité la chute. Je regarde ses pieds pour voir si elle ne s'est pas fait une vilaine entorse en trébuchant. Et qu'est-ce que je vois ?! Une paire d'escarpins vernis avec des talons de 5 cm ! (z'avez vu la photo juste au dessus ?)
Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'on avait goudronné un p'tit chemin rien que pour qu'elle puisse déambuler avec ses jolies chaussures au milieu des rochers ?
Quand je pense à l'Irlandaise qui grimpait avec sa canne anglaise mais en étant correctement chaussée, elle !
Je me demande s'il y en a qui lisent les brochures avant de réserver un voyage, s'ils suivent les consignes que leur donne le guide, s'ils sont bien conscients qu'ils doivent parfois s'adapter aux conditions de vie/météo/géographiques et naturelles d'un pays, d'un lieu. Et non le contraire.
Eh bien, tu sais quoi Mamie ? Damar(t)de-toi, regarde où tu fous les pieds et lève les guiboles ! La Chaussée, c'est pas un parquet de thé dansant.
Chapitre II
A la fin de notre randonnée, lorsqu'on revient à la Chaussée, on retrouve notre bande de retraités toujours aussi bruyante qui attend la navette de retour. Sans se préoccuper de la file d'attente sagement alignée en rang d'oignons. La navette arrive. Et devinez quoi ?!
La bande se précipite et resquille allègrement. Dans la file d'attente, un vieil Irlandais appuyé sur sa canne regarde leur manège sans rien oser dire.
Je m'interpose rapidement entre le groupe et la navette, lui demande de faire la queue comme tout le monde, de se comporter de manière civilisée.
- La queue, on en a rien à foutre ! (sic)
Le groupe s'engouffre dans la navette, remplissant la vingtaine de places assises disponibles. Les gens qui patientaient depuis un bon moment dans la file se retrouvent debout et serrés dans l'allée. Les derniers voient la porte du minibus se refermer sur leur nez. Le vieil Irlandais résigné, courbé sur sa canne, repart s'asseoir sur un rocher. Ecoeurés, nous patienterons avec lui jusqu'à la prochaine navette. Une des dernières de la journée.
Depuis, aller bosser en pensant certains jours que c'est en partie pour financer les retraites de tels co..ards, ça me fait vraiment bien ch*** !