Visite privée
Lorsque nous sommes arrivés dans l'enceinte de l'université de Cork, les lieux étaient presque déserts. Il était près de 19 heures. Nous avons pu flâner à loisir dans le Stone Corridor où se tenait une exposition passionnante de pierres oghamiques.
Nous étions néanmoins un peu dépités de ne pas avoir accès à la bibliothèque de la Aula Maxima. La porte demeurait résolument close. C'est alors qu'un homme en costume-cravate nous a abordés et proposé de nous ouvrir la bibliothèque. Devant nos mines réjouies accompagnées de moults remerciements, l'homme a immédiatement déverrouillé la porte et nous a présenté brièvement les lieux, en nous expliquant que les portraits au mur étaient ceux des recteurs, que deux d'entre eux étaient encore vivants. Avant de nous laisser seuls profiter de l'immense pièce décorée de panneaux de bois sculptés, de vitraux. Les photographies suivantes ont été réalisées sans flash. Par respect pour l'endroit.
Des panneaux entiers de livres anciens. Dont quelques uns écrits en langue française.
Quelques minutes plus tard, nous avons vu arriver un autre couple qui a profité de la même aubaine et surtout de la gentillesse de ce monsieur ... au trousseau de clés magique. Au bout de deux phrases échangées en anglais, on a réalisé que nos interlocuteurs étaient français, de Strasbourg. Nous avons parlé assez longuement, prolongé la conversation dehors, échangé nos adresses. A notre retour, je leur ai écrit. Ils ont répondu et visité ce blog.
Nous avons également, tous les quatre, rencontré dans la cour de l'université un drôle de personnage qui nous a raconté l'histoire de sa grand-mère juive déportée. Intarissable sur le sujet, il était visiblement heureux d'en parler. Un petite fille de 18 mois environ l'accompagnait et jouait sur la pelouse. Prénommée Simone, avec de grands yeux bleu pâle. L'homme m'a demandé de la prendre en photo en m'expliquant qu'il regrettait de ne pas avoir d'appareil pour le faire. Je l'ai fait volontiers. Il m'a ensuite griffonné son adresse sur un bout de papier pour que je lui envoie les clichés, en me remerciant. J'ai gardé ce papier précieusement. L'adresse est celle des quartiers pauvres de Cork. Je lui enverrai les deux plus belles photos.